Ep.2 - ANESTHÉSiK

Épisode 2 : Roxane et David lancés dans une chasse à mort.

Rétrospectivement, aucun des protagonistes ne serait d’accord sur la façon dont cette histoire a commencé.

Pour Roxane et David, le point de départ se situait au moment où Judas Hitler s’était réveillé sur la table d’autopsie du funérarium de Digne-les-Bains, début d’une hécatombe effroyable dont s’était gargarisée la presse nationale et internationale. Tous deux en étaient ressortis dépouillés, brisés, rétamés. Mais ensemble. Et accessoirement, millionnaires.

Un visage d'ange.

Pour Charlotte Lartigot, l’histoire a commencé dans son enfance.

Mais ça, elle s’en tape royalement.

Non seulement elle a accepté le traumatisme, mais elle profite chaque jour à fond des avantages dont on peut bénéficier à être devenu... un monstre.

Sa célèbre queue de cheval.

La seule qui avait réellement tiré partie de cette sombre affaire, la procureure Andromaque Garcin, s’était vue offrir un poste prestigieux au Parquet de Paris suite au « Big Sweep », les grands ménages gouvernementaux qui avaient ponctué la période post-Covid.

Une série de meurtres étranges allait parachuter dans l’aventure les enquêteurs du groupe Crime Paris, dirigé par le capitaine Jamal Jabbar. Ce dernier s’y cassait les dents depuis plusieurs mois. Les septième et huitième cadavres allaient grandement changer la donne.

Une tueuse impitoyable sème des cadavres dans la capitale.

Tout ce petit monde allait vite acquérir la certitude que la véritable origine de cette furie criminelle sans précédent remontait au carnage de Digne-les-Bains, deux ans auparavant.

Évidemment, ils se trompaient.

Un méchant sympa.

Concernant le milliardaire Faust Arabel Dink, en revanche, tout avait commencé par une simple réunion.

Oh, rien de grandiloquent, non. Ni conseil de sécurité ni comité de direction. Pas non plus d’actionnaires ou de partenaires financiers.

Juste douze jeunes filles, recrutées en Europe et aux États-Unis par une noria de collaborateurs. On les avait grassement rémunérées pour participer à ce qu’elles croyaient être le casting final d’une série Netflix en cours d’écriture.

Une série qui aurait pour thème : « On a tous au moins un sosie dans le monde ».

La réunion avait eu lieu au Hyatt Regency Paris Étoile.

Une fois sur place, enchantées par ce séjour tous frais payés dans la Ville Lumière – dont un certain Kentavious avait organisé une visite détaillée conclue par une croisière nocturne sur la Seine avec champagne et foie-gras –, quelle ne fut pas la stupeur des adolescentes quand elles découvrirent à quel point elles se ressemblaient !

La vingtaine, brunes, minces, nez en trompette et yeux en amande. Bluffant est le mot qui fut le plus répété.

Une enquête étrange au cœur de Paris.

Leurs portables confisqués, il leur avait été impossible de réaliser la moindre photo. Toute trace de ce casting serait d’ailleurs scrupuleusement effacée. Personne ne pourrait attester que cela se fût réellement produit. Exceptés, bien sûr, Faust Arabel Dink et monsieur Kentavious, son intendant personnel.

Malgré la stricte confidentialité qui entourait donc les participantes de conditions drastiques, l’événement avait connu un franc succès. Et le résultat, à la hauteur des attentes.

Au moment où Andie Garcin  arrive sur le toit terrasse de la Grande Arche de la Défense, et prend place au bar où il sirote son cocktail, Faust Arabel Dink est donc satisfait.

Oui, les jeunes filles se ressemblent.

Comme douze gouttes de sang.

Extrait :

— Elle fait coucou, on dirait.

Accroupi dans une puanteur que surchauffent les relents d’urine et de nourriture avariée, sa Maglite braquée sur le cadavre qui gît entre les cartons et les ordures, le capitaine Jabbar croque à pleines dents l’énorme kebab acheté à la sortie du métro.
Bras levé et sourire figé, la poupée Barbie semble honorer ses spectateurs privilégiés d'une représentation presque shakespearienne.

Victime n°7, poupée n°7.

Assurément, la signature d'une détraquée.

Le sang a giclé partout, en quantité hémorragique. Le long du pilier, le pavé s’est changé en affluent de la Seine. Cette enquête est devenue son purgatoire personnel, à Jabbar. Un trou noir qui, tel Prométhée, est en train de le dévorer vivant.

— Ouais, marmonne-t-il, la bouche pleine. Elle nous nargue, la salope.

Les trois opus de la trilogie

Épisode 1

Épisode 2

Épisode 3

Alors ? Que pensez-vous de l'entrée en matière de cet épisode 2 ? Cela vous donne envie ?

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